Industrie : Des perspectives d'évolution défavorables Imprimer
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En attendant des jours meilleurs dans ces économies, qui devront avoir lieu selon les dernières estimations à partir de l'année prochaine, les industriels marocains n'ont d'autre choix que de s'occuper davantage du marché local et d'aiguiser leurs armes en anticipation de cette reprise. Pour le moment, la conjoncture est toujours empreinte d'un ralentissement qui est même appelé à se poursuivre
 pour le reste de l'année. En fait, la dernière enquête mensuelle de conjoncture industrielle de Bank Al-Maghrib fait ressortir que les perspectives d'évolution de l'activité pour les trois prochains mois restent défavorables dans l'ensemble des branches, à l'exception des industries agro-alimentaires. Ainsi, les commandes globales reçues ont baissé dans les industries du textile et du cuir et les industries électriques et électroniques et ont augmenté dans les autres branches. Le niveau actuel des commandes est jugé inférieur à son niveau habituel dans toutes les branches, alors que celui des stocks de produits finis est estimé supérieur à la normale.Dans ce contexte, la production ne baisse pas pour autant. 

En fait, selon les chefs d'entreprise enquêtés, la production industrielle s'est inscrite en hausse d'un mois à l'autre. Ainsi, 60% d'entre eux avancent que l'activité est bien orientée, contre 22% qui ont évoqué la régression, soit un solde positif de 38%. Pour les trois prochains mois, les industriels prévoient un repli de l'activité. Les réponses font ressortir une baisse de l'activité dans l'ensemble des branches, à l'exception des industries agro-alimentaires et des industries chimiques et parachimiques, où la production a progressé. A court terme, hormis les industriels de l'agro-alimentaire qui prévoient une hausse de la production, les opérateurs des autres branches s'attendent à une régression de l'activité, toutefois, à des degrés différenciés. Pour le taux d'utilisation des capacités de production, il s'est amélioré de 4 points, pour s'établir à 67%. Toutefois, si l'on exclut le raffinage, ce taux stagne à 65%. Il a atteint 68% dans les industries agro-alimentaires et les industries chimiques et parachimiques, 66% dans les industries électriques et électroniques, 65% dans les industries du textile et du cuir et 61% dans les industries mécaniques et métallurgiques. 

S'agissant de l'évolution des ventes, l'enquête de la banque centrale montre que les ventes globales se sont accrues dans le secteur industriel, grâce à l'amélioration des ventes tant locales qu'étrangères. Pour les trois prochains mois, les industriels tablent sur la poursuite de cette tendance. Les ventes ont reculé dans les industries du textile et du cuir et les industries électriques et électroniques, tandis que les autres branches ont vu leurs ventes régresser. À court terme, les professionnels du textile et du cuir pronostiquent une quasi-stagnation des ventes et ceux des industries électriques et électroniques anticipent une chute des expéditions, alors que ceux des autres branches prévoient une hausse. 

En ce qui concerne l'évolution des prix et des produits finis, les chefs d'entreprises enquêtés s'attendent à une baisse des prix des produits finis avec un solde d'opinion négatif de 34%. Pour les trois prochains mois, les industriels tablent sur la stabilité des prix des produits finis. A part les industries agro-alimentaires, où les prix des produits finis ont enregistré une stabilité en mars, les autres branches ont connu une baisse des prix, notamment les industries chimiques et parachimiques. A court terme, les professionnels tablent sur une hausse des prix dans les industries chimiques et parachimiques, une quasi-stagnation dans les industries du textile et du cuir et les industries mécaniques et métallurgiques et une hausse dans les autres branches. 
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Baisse de la demande étrangère

Au premier trimestre 2009, l'activité économique nationale évoluerait dans un contexte empreint d'incertitudes concernant l'ampleur des répercussions de la crise financière internationale et la poursuite du fléchissement des prix des matières premières, selon une note de conjoncture du Haut Commissariat au Plan. Hors agriculture, la croissance de la valeur ajoutée se situerait aux alentours de 3,9%, en variation annuelle, contre 6,2%, réalisée au premier trimestre 2008. Ce ralentissement, amorcé à fin 2007, s'est accentué à partir du troisième trimestre et pourrait perdurer au cours de la première moitié de l'année 2009. Toutefois, les perspectives d'une campagne agricole, au-dessus de la moyenne quinquennale, continueraient de maintenir la croissance économique globale à des taux plus élevés, soit 6,6% au premier trimestre 2009, contre 4,8% un trimestre plus tôt. Conséquence du repli de l'activité chez ses principaux partenaires commerciaux, la demande étrangère de biens adressée au Maroc progresserait à un rythme plus modéré en 2009, selon le HCP. Celle-ci a réalisé un rythme annuel de 2,8% seulement au troisième trimestre 2008, contre 9% un an plus tôt. Cette tendance risquerait de se prolonger au premier trimestre 2009, avec un taux d'accroissement ne dépassant pas les 2%, compte tenu des perspectives de croissance économique mondiale assez ternes et de la décélération du commerce international.